Les grands courants
LA THÉORIE ÉCONOMIQUE
Trois questions fondamentales ont toujours structuré la pensée économique: Que faut-il produire et en quelle quantité ? Comment et par qui doit-on le produire ? Pour quoi doit-on le produire ? Auparavant, seuls théologiens, philosophes et historiens tentaient d'y répondre. Mais une rupture s'opère, au XVI mais surtout au XVIII où naît une véritable pensée économique. Trois doctrines se sont suivies. Du XIII au XV règne la pensée scolastique, basée sur les idées d'Aristote et la morale chrétienne, dont les chefs de files sont St Thomas d'Aquin, Nicole d'Oresne et Jean Buridau. Au XVI naît le mercantilisme selon lequel «Il n'y a de richesse et de force que d'hommes » — J Bodin. Pour les mercantilistes, il faut tout faire pour soutenir le commerce -exporter pour s'enrichir- mais ils prônent parallèlement un protectionnisme avec des douanes sélectives, et des sous évaluations de monnaie pour être compétitif. Cela passe notamment par la création de manufactures royales (entreprises nationalisées donc), le développement des transports et des colonies; une intervention de l' État en conséquence. Le chef de file du mercantilisme est Colbert. Au XVIII c'est l'avènement de la physiocratie qui base tout la richesse sur la terre car elle est créatrice, et le libéralisme, ils prônent l'« ordre naturel », le laisser-faire selon la maxime de V de Gouvernay « Laissez faire les hommes, laissez passer les marchandises. » Ils prônent également la monarchie mais une liberté économique. Pour Turgot, F Quesney (1758: Le tableau économique) et Mirabeau l'enrichissement est matériel et non monétaire. La vraie naissance de la science économique moderne se fait en parallèle de la naissance du capitalisme, résultant de l'union de la révolution industrielle et de l'économie de marché. Son père fondateur est Adam Smith, auteur anglais de La Recherche sur la nature et les causes de la Richesse des Nations, écrit en 1776.
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