Les grenades
André Durand présente
‘’Charmes ou Poèmes de Paul Valéry”
(1922)
repris sous le titre de
‘’Charmes’’
(1926)
Recueil de vingt-deux poèmes titrés mais non numérotés, en vers de mètres variés
Bonne lecture !
En écrivant, peu après “Eupalinos”, ces poèmes dont certains étaient déjà apparus dans le recueil ‘’Odes’’ (1920), dont l’ensemble a été publié en 1922, Valéry n'en délaissa pas pour autant la question centrale qui, seule, lui importait : à savoir comment la réflexion peut sans cesse gagner du terrain sur l'intuition, comment l'attention peut repérer de plus en plus loin la naissance obscure d'une idée, et comment enfin la connaissance des moyens favorise graduellement la connaissance qu'on peut avoir de ses pouvoirs intérieurs ; en définitive, comment la méthode facilite l'invention. C'est ainsi qu'on peut voir dans la suite des poèmes de “Charmes” se développer le long chemin et les étapes du phénomène le plus obscur entre tous, celui de l'inspiration qui va de l'idée première jusqu'à la contemplation du poème terminé et parfait. Par une mise en abyme toute mallarméenne, les poèmes traitaient souvent de la création même du poème, évoquaient la tragédie de l'esprit, car Valéry allait écrire dans “Discours sur Descartes’’ : «La vie de l'intelligence constitue un univers lyrique incomparable, un drame complet où ne manquent ni l'aventure, ni les passions, ni la douleur, ni le comique, ni rien d'humain». L’évocation de la nature, transposée sur le plan de l’esprit, servit de cadre à une rêverie ordonnée sur l’existence.
On peut considérer aussi que tous les motifs de ‘’La jeune Parque’’, poème qui demeure au centre de l'œuvre de Valéry mais en étincelant d’une lumière intense, réapparurent mais sous une lumière tamisée.
Ce projet a été influencé par Edgar Poe, surtout l'une de ses suggestions : «J'ai souvent pensé combien serait intéressant un article écrit par un auteur qui voudrait, c'est-à-dire qui pourrait,