Les guignols de l'info
À l’évidence, des émissions comme les Guignols de l’Info ou, auparavant, le Bébête Show, appartiennent à une vieille tradition de moquerie à l’encontre des institutions et des gouvernants. Même si des émissions de ce type existent aussi dans d’autres pays, à l’instar de la féroce Spitting Image (« portrait craché ») en Angleterre, qui a d’ailleurs elle-même influencé les concepteurs des Guignols, il n’est pas certain qu’elles prennent partout la même place […] Forts d’un succès d’audience qui ne s’est jamais démenti, les Guignols ont manifestement su répondre à une attente. Loin de se lasser, le public en redemande .
Mais cette demande de satire en dit peut-être aussi long sur la crise que connaît la représentation politique, sur la méfiance que suscitent les élites. Sorte de défouloir collectif, les Guignols expriment un malaise, un ressentiment. Et sans doute aussi viennent-ils combler les lacunes ou les défaillances des médias traditionnels, jugés trop déférents à l’égard du pouvoir. N’y a-t-il pas également un effet de l’offre ? Autrement dit, quels peuvent être les effets de telles émissions satiriques ? Quelle influence les Guignols sont-ils susceptibles d’avoir sur leur public, notamment auprès des jeunes.[…]
Depuis leur lancement en 1988-1990. Les Guignols de l’Info ont toujours connu un important succès. Chaque soir, environ 2,5 millions de personnes se retrouvent devant leur petit écran pour suivre les sept minutes de spectacle offert par les marionnettes en latex, ce qui représente environ 10-12 % des parts d’audience pour la population des 4 ans et plus.
En dépit d’un certain tassement à la fin des années 1990, qui a vu le nombre