Les imperfections de la concurrence
Elles ont toutes, quelle qu'en soit l'origine, un trait commun : le ou les offreurs de biens comparables jouissent d'un pouvoir de monopole, d'une faculté de fixer le prix qui leur permet d'extraire du marché un profit durable, une rente de monopole. D'où provient ce pouvoir de marché ?
Pouvoir de marché et concurrence monopolistique
Le monopole pur de la théorie conserve toutes les propriétés des marchés parfaits sauf une : un seul offreur satisfait toute la demande au prix d'équilibre ; sa part de marché atteint 100% au lieu d'être infiniment petite. Dans ce cas de figure, l'offreur subit directement la loi de saturation de la demande d'après laquelle il doit consentir à baisser son prix s'il souhaite augmenter le volume de ses ventes. Mais comme le prix d'équilibre est unique pour tous, il s'ensuit que le vendeur doit accepter un sacrifice de recettes sur la totalité de ses ventes dans l'espoir d'augmenter son chiffre d'affaires. La recette procurée par la énième unité vendue est donc inférieure à son prix et ce prix excède le coût moyen unitaire de production de manière à dégager durablement le profit ou rente de monopole. Quand le monopole fonctionne à coûts moyens croissants (ou, ce qui revient au même, à rendements décroissants), le vendeur est incité en toute rationalité à offrir une quantité moindre du bien et à fixer un prix plus élevé que ne le feraient des concurrents nombreux, de taille réduite et qui seraient placés dans des conditions de marché semblables. Cette caractéristique fait accuser les monopoles de malthusianisme et les rend impopulaires. Impopularité d'autant plus grande que le bien fait l'objet d'une demande incompressible, inélastique (insensible) au prix, ce qui incite le vendeur à abuser de son pouvoir sur une clientèle nombreuse, captive et inorganisée.
La différenciation des biens
Parmi les facteurs favorables à l'apparition de positions monopolistiques plus ou moins