Analyse de la récente crise alimentaire
Depuis l’année 2006, nous assistons à une crise alimentaire mondiale affectant surtout les pays en voie de développement (PVD), c’est-à-dire que les prix des denrées alimentaires (de base, mais aussi celles qui sont transformées) augmentent à des niveaux mettant en péril la vie de millions d’habitants des PVD. Les produits directement affectés sont le maïs, le riz et le blé, trois céréales à la base de la pyramide alimentaire humaine. Évidemment, les biens alimentaires dont la production nécessite des produits céréaliers (viande, pain, pâtes, tortillas, etc.) sont touchés par des hausses de prix analogues. Cette crise semblait au départ conjoncturelle, mais des signes montrent de plus en plus une problématique structurelle.
Comment peut-on s’expliquer, à l’aide du modèle simple de l’offre et de la demande, les hausses vertigineuses des prix des denrées alimentaires à la base des émeutes de la faim ?
Une hausse de prix sur un marché (ou dans une industrie particulière) où une certaine concurrence existe ne peut s’expliquer qu’ainsi : soit une hausse de la demande est en train de se produire, soit une baisse de l’offre est en train de se produire, soit les deux évènements se produisent simultanément.
Or, lorsque nous nous intéressons au contexte de cette crise à l’aide des informations rapportez par différents médias, nous repérons rapidement les variables affectées responsables des changements dans la demande et l’offre de produits alimentaires de base (riz, maïs, blé, etc.)
Côté offre, nous voyons que :
Évènement | Variable affectée (autre que le prix lui-même) | - Certaines années entre 2006 et 2012 sont touchées par de mauvaises récoltes (trop de pluie ou pas assez de pluie dans certaines régions agricoles.) | Coûts de production (un manque de pluie ou de soleil est équivalent à une hausse du prix des inputs) | - Il y a de plus en plus de spéculation alimentaire dans le monde