Les institutions françaises
L'État peut être appréhendé comme la forme juridique que prend le phénomène de contrainte dans une société organisée[1]. Derrière ce concept réside donc un objectif, une mission, pouvant être incarné par diverses formes d'organisations politiques et juridiques, qu'il s'agisse de la question de la forme de l'État ou de son régime politique. Une chose se révèle pour le moins indispensable à l'existence de l'État : ses institutions. Il lui est en effet essentiel de disposer d'un ensemble de formes ou de structures politiques au travers desquelles vont se construire, s'appliquer et être respectées les lois de cet Etat. Leur organisation va être le reflet de la nature du régime institué, et leurs transformations la traduction des évolutions politiques, juridiques et philosophiques entreprises par la société.
En France ces institutions, mises en place par la Constitution du 4 octobre 1958, sont le fruit de l'histoire de notre pays. La France est une République démocratique, dont le gouvernement est celui du peuple, par le peuple et pour le peuple[2], la souveraineté nationale appartenant « au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum »[3]. Ce régime s'extériorise au travers des institutions par une coexistence entre démocratie représentative – incarnée par le Parlement – et démocratie directe.
L'expérience issue des IIIème et IVème République a mis en exergue les échecs d'un régime purement parlementaire, ce qui a conduit à une volonté affirmée de limiter les pouvoirs du parlement dans le système instauré sous la Vème République. Le régime reposait sur un parlementarisme absolu, les Chambres usant largement de leur prédominance, ce qui a conduit à une forte instabilité gouvernementale puisqu'au cours de ces deux Républiques cent sept gouvernements se sont succédés, faits et défaits par les Chambres. Cette situation a poussé les constituants de 1958 à renverser cette tendance pour instituer un régime