Les journées perdues
Introduction
-Apologue fantastique reposant sur trois fragments de vie de Kazirra. Récit court impliquant deux personnages : un riche propriétaire et un manutentionnaire.
-Comment l’auteur, à partir d’une scène surnaturelle entre deux personnages de conditions sociales différentes, conduit le lecteur à s’interroger sur ses valeurs humaines et sur une morale humaniste ?
Une scène énigmatique
-Le récit débute dans un monde ordinaire puis bascule dans le fantastique avec « était plein de milliers et de milliers d’autres caisses identiques ». Il s’inscrit dans un registre fantastique jusqu’à la disparition du « gigantesque amas de caisses mystérieuses ». « Mystérieux » appartient au champ lexical du fantastique. Plusieurs indices du surnaturel jalonnent cet apologue.
-Les caisses représentent les journées gaspillées. L’auteur insiste sur ces journées perdues arrivées inéluctablement : « elles sont venues » (l.15-16). Si l’individu ne peut intervenir sur leur venue, il peut, en revanche, agir sur leur contenu et donc sur les caisses. Or Kazirra n’en a rien fait : « tu attendais, n’est-ce pas ? ». Il ne les a pas utilisées. Les boites sont encore pleines, intactes. Elles matérialisent des journées qui sont impalpables. Ces journées défilent dans les caisses (« …et au fond, sa fiancée, qui s’en allait pour toujours »).
-L’auteur fait une véritable mise en scène avec un jeu d’oppositions permanentes. Ainsi, s’opposent la somptueuse villa avec son mur d’enceinte, son parc et l’extrême périphérie de la ville et le profond vallon devenu décharge publique des caisses. De même, contrastent la prise de possession de la somptueuse villa et la grille de la vieille maison misérable.
-L’énigme repose également sur les deux personnages en action qui prennent la parole. Le manutentionnaire qui est chargé de faire les travaux pénibles de déplacement d’objets à une situation sociale inférieure à Kazirra et cependant sa position morale