Les liaisons dangereuses: lettre 125
Les Liaisons dangereuses
Lecture analytique : Lettre 125
De « la voilà donc vaincue » à « exclusivement à tout autre »
I. PRESENTATION
• Le libertinage apparaît au siècle des Lumières comme un mode de vie d’émancipation par rapport au poids de la religion et des conventions sociales. Mais Laclos montre que ce libertinage n’est pas un jeu innocent mais un univers de perversion, de trahison et de souffrance.
• Les Liaisons dangereuses est un livre paradoxale. C’est en effet un roman épistolaire dans la société libertine. Or l’auteur est un militaire hostile au comportement de la société aristocratique du XVIII°. La force du livre provient alors du jeu perpétuel de miroir entre la guerre et l’amour. La guerre est l’affaire la plus importante, dans la mesure où elle met en jeu la vie, la mort, la liberté et le pouvoir. Laclos traite l’amour au même rang que la guerre. Au lieu de pousser les sentiments au paroxysme de la passion, il les traite au paroxysme de la froideur, de la duplicité, du rapport de force et de la stratégie.
• Créé au XVIII°, ce roman obtient un succès immédiat et fulgurant jusqu’au XX° siècle : dix réimpressions en deux ans, ce qui est impressionnant pour l’époque, de nombreuses interprétations littéraires et cinématographiques.
• Il s’agit de la lettre 125, rédigée par V à M. Elle constitue l’ouverture de la quatrième partie du roman. Débutant sur un communiqué de victoire, V fait alors le long récit de l’aboutissement de la conquête de la prude présidente, avec un vocabulaire de la campagne militaire. Sa part du contrat avec M est donc accomplie. V est euphorique d’annoncer son succès à sa complice. Cependant, certains sentiments apparaissent à travers le compte rendu. V s’est conduit comme un séducteur, mais a violé la règle initiale de ces jeux libertins : ne jamais tombé amoureux. De quelle manière V en faisant le compte rendu de sa victoire laisse transparaitre ses sentiments ?
• C’est ici que