Les liens féodo-vassaliques
Ganshof – Il a écrit un livre Qu’est-ce que la féodalité ? Le plus important dans ce livre, c’est la définition qu’il nous donne :
La féodalité, pris dans un sens stricte, signifie « un ensemble d’institutions créant et régissant des obligations d’obéissance et de service (surtout militaires) de la part d’un homme libre (vassal) envers un homme libre (seigneur) et des obligations de protection et d’entretien (surtout par la concession d’un fief) de la part du seigneur envers son vassal ».
Le lien féodo-vassalique est double. Il y a d’abord un premier lien qui est un lien personnel, un lien entre deux individus : le lien vassalique, deux hommes qui se sont engagés l’un envers l’autre, indépendamment de toute idée de fief, de rémunération. Et puis, il y a un second lien : le lien réel du latin res (la chose) et ce lien réel est né de la concession du fief.
Ces liens entre deux hommes sont des liens juridiques, des liens de nature contractuelle et des liens qui traduisent bien le développement des clientèles militaires dans cette société, qui traduisent le souci des seigneurs de s’assurer d’efficaces unités de combat, avoir autours d’eux des groupes d’hommes pour aller au combat. Et pour les réunir, le mieux est de passer par ce contrat afin de renforcer sa clientèle. Le contrat féodo-vassalique correspond au schéma intellectuel de cette époque. Par conséquent, un des trais majeurs de la relation féodo-vassalique est qu’elle n’associe que des chefs, que des hommes dont la vocation est de combattre, des hommes qui représentent une élite sociale, autrement dit, on essaie en quelque sorte de combler le vide résultant de l’effacement du pouvoir central.
Pour cela, on passe des accords bilatéraux, des contrats, et chacun de ces accords (il y en a une multitude, la société va être organisée dessus) rattache un homme à un homme, un vassal à son seigneur.
Pour que le système fonctionne bien, il a fallu du temps, autrement dit,