Les lieux theatraux au moyen age
Le Moyen Âge ne bâtit pas de théâtres en dur, mais il sait théâtraliser les espaces et s'emparer des lieux capitaux des cités afin d'y représenter des spectacles éphémères : les églises pour les drames liturgiques, les parvis et les places pour le théâtre urbain, les palais de justice pour les sotties de la basoche (les gens de justice), les tavernes ou les cours d'auberges pour le théâtre profane.
Le théâtre religieux
Condamné par les Pères de l'Église, le théâtre à la manière antique disparaît d'Occident durant le premier millénaire. Il renaît pourtant, paradoxalement, dans les nefs des églises : au IXe siècle, les textes religieux, en latin, restent inaccessibles au commun des mortels et les scènes des Évangiles sont représentées dans des saynètes de quelques dizaines de vers.
Au Xlème siècle, le drame est joué dans l'église, devant l'autel ou dans la nef. Des mansions spécifiques sont dressées autour de la nef, le paradis étant généralement situé au pied de l’autel, une gargouille (tête monstrueuse avec une gueule béante) représentant l’entrée de l’enfer de l’autre côté de la nef. Acteurs et spectateurs se déplacent d’un bout à l’autre de l’église selon les nécessités du récit.
La scène au Moyen Âge
Le moyen-âge connait trois formes principales de scène. En Angleterre et en Espagne, on utilise souvent des cortèges de charrettes. L’ancienne "mansion" devient une scène ambulante (l’équivalent des actuels chars de carnaval), qui peut aller de place en place dans la ville, et autour de laquelle les spectateurs se rassemblent.
Initialement, les églises et les habits sacerdotaux tiennent lieu de décors et de costumes. Mais on imagine bientôt des aménagements plus complexes, la scène étant constituée de la "mansion" et de la "platée". La mansion est une petite structure scénique (généralement une tente), symbolisant un lieu particulier (le jardin d’Éden, Jérusalem, etc.), et la platée une zone neutre, utilisée par les