Les lumières
Le mouvement dit des Lumières est un mouvement culturel qui a touché l'ensemble du continent européen de 1680 (Spinoza en Hollande et Locke en Angleterre) aux années 1780 (Kant en Allemagne). Il se caractérise par une pensée philosophique fondée sur l'exercice de la raison critique, qui remet en cause les dogmes et les régimes politiques traditionnels, et sur la recherche individuelle du bonheur (« le bonheur est une idée neuve en Europe », Saint-Just). Il est aussi marqué par l'affirmation d'une science expérimentale (Newton) et par le goût de l'innovation technologique.
En France, les Lumières sont souvent identifiées au mouvement philosophique. Montesquieu, avec L'Esprit des Lois (1748), fonde les principes démocratiques et la séparation des pouvoirs. Rousseau, dans son Contrat Social, fixe la notion de souveraineté populaire. Voltaire, en particulier à travers son combat dans l'affaire Calas, impose la notion de tolérance religieuse. Mais l'œuvre qui résume tout ce mouvement reste L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, publiée à partir de 1751. Ce Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers se présente comme un résumé des connaissances du siècle et comme un manifeste des idées philosophiques. Le courant des Lumières est en prise avec le mouvement scientifique : d'Alembert est un mathématicien de premier ordre ; proche des philosophes, Buffon fonde les sciences naturelles ; Lavoisier bâtit la chimie moderne.
L'audience du mouvement des Lumières français est considérable en Europe car le français est devenu la langue des élites internationales dans le domaine culturel. En France, malgré une censure royale et ecclésiastique vigilante, les philosophes réussissent à s'exprimer dans un climat de relative tolérance. Une partie de l'aristocratie est gagnée à leurs idées, y compris dans l'entourage de Louis XV, comme la marquise de Pompadour. Les salons tenus par certaines grandes dames sont ainsi des