Les machines pensent-elles ?
Les machines dont nous disposons sont de plus en plus perfectionnées et leur champ d’activité est de plus en plus vaste. Les ordinateurs par exemple sont capables d’un grand nombre d’opérations qui dépassent les limites de l’esprit humain. Ils peuvent jouer aux échec, faire de la comptabilité, calculer des milliers d’opérations mathématiques à la seconde, relire un texte et corriger son orthographe et la grammaire, faire de la composition musicale, assister le diagnostic médical avec l’aide des systèmes experts, créer des images de synthèse… Ces activités sont parmi les plus hautes activités de l’esprit et de la culture. La question se pose donc de savoir si un système robotique, informatique, cybernétique, capable d’intelligence technique et opérationnelle peut assurer les fonctions de la pensée humaine et se substituer à l’homme.
Quelle est la différence entre un homme qui donne des informations et des machines capables de reproduire ces informations demande Alan Turing l’inventeur de l’ordinateur électronique ? Le jour où nous ne pourrons plus faire la différence entre une machine qui simule et une pensée alors la simulation disparaîtra puisqu’on en ne saura plus reconnaître la simulation. C’est le principe de Turing. Fini le privilège de la conscience sur la pensée, mais cela ne se fait-il pas au prix d’un marché de dupes ? La simulation peut-elle faire disparaître le réel ?
Par ailleurs, l’acte de penser engage toute la conscience et pour répondre à la question : « qu’est-ce que la pensée ? » Il faut se demander qu’est-ce qu’être conscient, qu’est-ce qu’une conscience ? Qu’est-ce qu’une « chose qui pense » pour reprendre la terminologie de Descartes ? Penser pour une conscience, c’est réfléchir, saisir le sens de quelque chose mais c’est aussi transmettre, communiquer des significations. Si les machines raisonnent et calculent sont-elles capables de donner du sens, saisir le sens, conscientiser le sens du monde ? Les