Les normes de la sociolinguiistque
Enfin, le français commun (FC, voir schéma) est celui qui est partagé par tous les francophones. Le français commun devrait se définir comme tout et uniquement tout ce qui est commun aux locuteurs du français, indépendamment de la variation linguistique sous toutes ses formes. Il est impossible à l'heure actuelle de repérer avec exactitude ce français commun, car les différents français ne sont pas encore tous décrits, mais on peut imaginer, par exemple, que tout le vocabulaire fréquent, appelé vocabulaire fondamental, appartient à ce vocabulaire commun. Par exemple, monde, enfant, petit, pouvoir, aimer, chose, père, femme, affaire, vie, espace, mort, etc.
Non plus une seule norme, mais des normes
Dans notre réflexion sur l'établissement d'une norme québécoise, il importe de distinguer deux sens importants du mot « norme» : la norme linguistique, qui relève de l'observation objective de la langue, et la norme sociale, laquelle est unique et décrit le «bon usage», le modèle linguistique idéal. Ainsi, au lieu de parler de la norme, ce singulier trompeur (Rey 1983), nous devons parler des normes, puisqu'il y en a plusieurs.
La norme linguistique
La norme linguistique relève de l'observation des discours quotidiens d'une langue. Elle correspond aux différents usages des personnes, c'est-à-dire à tout ce qui est d'usage commun et courant dans une communauté linguistique. L'énoncé *le table est inacceptable pour tous les francophones; par contre, *une grosse érable est la «norme » pour un sous-groupe (langue familière au Québec). Une personne se retrouvant dans un milieu diffèrent doit nécessairement s'adapter à la norme linguistique d'un nouveau milieu. Le Français arrivant dans un garage au Québec doit, s'il veut être compris, demander une familiale ou une station wagon et non un break; de même qu'un Québécois en France doit parler d'aiguilles (à tricoter) et non de broches. Si l'expression ma voiture fait x milles au gallon correspond