Les odeurs et les décors de la pension vauquer
|Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. Elle sent le |
|renfermé, le moisi, le rance : elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements ; elle a le goût d’une |
|salle où l’on a dîné ; elle pue le service, l’office, l’hospice. |
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|Peut-être pourrait-elle se décrire si l’on inventait un procédé pour évaluer les quantité élémentaires et nauséabondes qu’y |
|jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien ! Malgré ces plates |
|horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contigue, vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme |
|doit l’être un boudoir. |
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|Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd’hui, qui forme un fond sur lequel la |
|crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. Elle est plaquée de buffets gluants sur lesquels |
|sont des carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d’assiettes en porcelaine épaisse, à bords |
|bleus, fabriquées à Tournai. |
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|Dans un angle est placée une boîte à cases numérotées qui sert à garder les serviettes, ou tachées ou vineuses, de chaque |
|pesionnaire. Il s’y rencontre de ces meubles indestructibles,