Les orientales l'enfant
Danspresque chaque strophe l'écrivain a inséré une ou plusieurs expressions du champ lexical de la guerre et du massacre pour ne pas l'oublier. Ainsi on trouve « ruine et deuil » au premier vers,« murs noircis [...]grand ravage » dans les vers 7 et 12 de la deuxième strophe, « pleurs » v.14, « qui du fer n'ont pas subi l'affront » v.22, et « de la poudre et des balles » au derniervers. La seule indication nous permettant de trouver l'auteur du massacre est la première hémistiche du premier vers de la première strophe : « Les Turcs ont passé par là ». L'auteur plongedonc le lecteur dans le contexte historique dès le début de son œuvre. Cette ellipse pousse le lecteur en avant de la scène, ainsi que l'utilisation du présent de l'indicatif dansl'hémistiche et le vers suivants qui rendent le lecteur témoin direct. Tandis que l'imparfait utilisé dans le reste de la description marque une certaine distance. Cette ellipse frappe aussi par lesentiment d'implacabilité qu'elle dégage. On dirait que les Turcs ne sont qu'une machine dénuée de sentiments et de raison. La guerre reflète ainsi les tristes profondeurs de l'être humain.D'ailleurs la présence de la citation en exergue de William Shakespeare dans Macbeth, qui explore les plus sinistres tréfonds de l'âme humaine n'est pas anodine : « Ô horror ! Horror !Horror! ». De plus l'allitération en [k] dans la première strophe renforce l'idée de dureté du massacre passé : « Turcs,[...]Chio,[...]qu'un sombre,[...]qu'ombrageaient,[...]qui,[...]coteaux,[...]quelquefois,[...]chœur ». Impression rappelée au vers 2 : « Chio […] n'est plus qu'un sombre écueil », ainsi le fait de passer d'île à écueil renforce le sentiment de duret&e...
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