Les ouvriers en europe à la veille de 14
Tous les pays industrialisés, qu'ils soient d'Europe, d'Asie ou d'Amérique ont connu une croissance du nombre d'ouvriers. Pourtant la question ouvrière semble se poser plus particulièrement à propos de l'Europe, dans la mesure où il semble qu'un mouvement ouvrier (syndicalisme contestataire, voire politisé et aussi partis socialistes) semble attester l'existence d'une classe ouvrière. Catégorie sociale relativement ouvrière dans ses conditions de vie et ses aspirations, ayant une conscience d'être un agent déterminant de l'histoire.
Pourtant l'une des caractéristiques prêtées à cette classe ouvrière était son refus prévisible de participer à des guerres impérialistes qui n'étaient jamais que le stade suprême du capitalisme que tous combattaient chez les ouvriers. Le ralliement immédiat ou rapide des masses ouvrières aux unions sacrées en 1914 interdit-il de parler de classe à propos du monde ouvrier en Europe au début du Xxe siècle, d'autant que les caractéristiques socio-professionnelles ou nationales de ce monde ouvrier et les différences d'industrialisation en Europe semblent faire de l'ensemble des ouvriers une catégorie plus disparate qu'une véritable classe.
Y a-t-il une classe ouvrière en Europe ?
Autre façon de tourner la problématique : La classe ouvrière n'est-elle pas une construction mythologique des syndicats et partis socialistes plutôt qu'une véritable réalité socio-éco et socio-culturelle ?
I) La croissance du nombre des ouvriers accompagne la deuxième révolution industrielle et crée une géographie ouvrière spécifique.
II) Une condition et une culture ouvrière unifie ce groupe social par-delà les différences nationales de degré d'industrialisation. III) Cependant la réalisation d'une classe ouvrière rencontre à la veille de la guerre de 14 des obstacles qui ne sont pas liés aux conditions socio-éco mais à l'appartenance des ouvriers à d'autres catégories socio-culturelles.