Les classes moyennes et la politique en france
La III° République, proclamée le 4 septembre 1870 au Balcon de l’Hôtel de ville, n’a guère de raison de s’imposer quand elle est proclamée pour la troisième fois en une vie d’homme. Et pourtant elle s’installe à ce moment-là dans la durée. Adolphe Tiers se rallie ainsi à la République comme au « régime qui divise le moins ». Inattendue, la République va être porteuse d’espoir et le gouvernement libéral va incarner l’espoir d’ascension sociale. L’idéal social de la III° République répond à l’idéal des classes moyennes propriétaires et indépendantes au niveau politique et intellectuel. Il est donc légitime de parler d’un avènement des classes moyennes, classes intermédiaires entre bourgeoisie et prolétariat. Cependant, le terme même de classes moyennes, qui oscille entre singulier et pluriel, est marqué par une certaine indétermination. En réalité, ce flou essentiel est davantage lié à la notion de classes moyennes plutôt qu’à la réalité sociale qu’elle désigne. En effet, les classes moyennes sont d’abord constitutives des « petits » propriétaires indépendants au début de la III° République, mais elles dérivent vers une classe moyenne de salariés à partir des années 20. C’est l’Etat républicain qui a construit un idéal qui consiste à proposer un accès à la propriété par l’école et par l’épargne. La petite et la moyenne propriétés assurent ainsi la stabilité sociale du régime.
Exigence d’un Etat qui n’est pas social correspond à l’idéal des classes moyennes qui ne réclament qu’une protection des « petits » contre les « gros ».
I) L’Etat libéral incarne l’ascension et la mobilité sociale grâce aux classes moyennes mais n’a pas pour vocation à intervenir
A) Héritage et définition Notion de classe moyenne renvoie à la France de ce qu’on appelle les « petits » à partir de 1870. Les classes moyennes représentent donc un intermédiaire entre prolétariat et bourgeoisie. Classe de