Les plantes tinctoriales et médicinales
Le cas particulier des Isatis
La botanique et l’herboristerie ont été pendant des siècles une part importante de la science médicale après que la botanique ait été pour les grecs une science à part entière. D’un autre côté l’homme qui souhaitait se soigner avec des plantes principalement a aussi développé de nombreuses technologies dès la préhistoire pour obtenir tout d’abord des couleurs à partir des plantes puis en combinant les fibres textiles, les techniques de tissage et certains pigments colorants pouvoir réaliser des textiles avec des motifs teints. Le chercheur en technologie des teintures est d’abord très étonné de découvrir qu‘une plante tinctoriale est connue aux époques antique, médiévale et moderne comme médicinale, puis il s’étonne au contraire quand il ne trouve pas d’applications « pharmaceutiques » à une plante tinctoriale. Travaillant pour ma part à l’époque médiévale sur les trois plantes tinctoriales les plus connues en Europe à l’époque médiévale, soit guède, gaude et garance, j’ai vite considéré qu’à cette époque les deux caractéristiques étaient liées dans l’esprit des herboristes. Le projet de mon article est de montrer que ceci est vrai dans les textes depuis que les auteurs ont décrit les plantes, mais aussi que ceci peut s’expliquer dès le Néolithique. La science moderne pharmaceutique s’appuie d’ailleurs de façon consciente sur la connaissance médicale des chamans ou des guérisseurs et parfois sur les caractéristiques médicales des plantes tinctoriales. Parmi elles les plantes productrices d’indigo, comme les Isatis (guède) et l’Indigofera, ont une place tout à fait particulière aussi bien par les qualités exceptionnelles, en tant que pigment colorant de teinture, de l’indigo que par la place toute particulière qu’a le double noyau indol.
Les principales plantes tinctoriales Présentons tout d’abord rapidement ces trois plantes tinctoriales, qui