Les portraits dans le salut de de gaulle
Le portrait le plus développé est celui de Staline, car il est construit en plusieurs étapes, au cours des 24 pages évoquant le séjour à Moscou. En revanche, de Gaulle n’a rencontré ni Hitler, ni Mussolini ; Il fait leur portrait en parallèle à l’occasion de leur mort. Le portrait d’Hitler, «l’amant» de l’Allemagne tient d’ailleurs beaucoup plus de place que celui de Mussolini. Le prétexte au portrait de Churchill dans les Mémoires de guerre est son échec aux élections de 1945.
Quand à Philippe Pétain, c’est son procès qui détermine son portrait.
A côté de ces portraits célèbres, l’on peut en noter d’autres, esquissés, et parfois lapidaires. De Gaulle évoque ainsi rapidement le Président Lebrun, «fantôme mélancolique de la troisième République »(31) Mais de l’homme, on ne sait rien.
Il évoque aussi ses collaborateurs les généraux de Montsabert (44) de Lattre (45) de Larminat (191).
De même, il consacre dans «L’Ordre» un portrait miniature à chacun des ministres qui l’ont secondé, Jules Jeanneney, André Diethelm, ou «le jeune, idéaliste, éloquent Pierre-Henri Teitgen »
Les portraits des «grands» ont la particularité d’être mythifiés grâce à des images. Hitler est assimilé successivement à Prométhée, à Moloch, à un Titan.
De même, Staline «était possédé de la volonté de puissance ». Et Churchill, comme De Gaulle est identifié au capitaine d’un vaisseau dans la tempête.
Les portraits sont donc dotés d’un fort pouvoir de suggestion. Chacun des grands hommes apparaît comme un personnage d’épopée, incarnant les forces du mal. Pourtant, ces portraits ne sont pas complètement à charge, comme si De gaulle était lui-même