Les progiciels intégrés de la grh
LES PROGICIELS INTÉGRÉS ET LA G.R.H. Quand l’ambiguïté des enjeux est fonctionnelle
PAR PATRICK GILBERT
Entreprise & Personnel et IAE de Paris
ET DANIÈLE GONZALEZ
Entreprise & Personnel
Ces dernières années, la vague des progiciels intégrés a déferlé sur la fonction Ressources Humaines des grandes entreprises. Face aux prêches futuristes des Nouvelles Technologies de l’Information, aux déclarations commerciales fracassantes, mais aussi aux inquiétudes légitimes des utilisateurs à qui ces nouveaux outils sont le plus souvent imposés, il devient urgent de construire une représentation gestionnaire du phénomène. Les auteurs placent les progiciels intégrés au cœur des tensions qui traversent la gestion des ressources humaines. Leur hypothèse centrale est que le progiciel intégré intervient comme un médiateur destiné à gérer la tension contradictoire entre le développement d’une autonomie nécessaire à la flexibilité, par des organisations plus décentralisées, et le renforcement du contrôle, par la maîtrise de l’information, de ses circuits et de ses processus de traitement.
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ANNALES DES MINES - MARS 2000
L’ÉPREUVE DES FAITS l’entreprise (finances, comptabilité, gestion de production, etc.) On les appelle les ERP (Enterprise Resource Planning), traduisez : « progiciels intégrés » (1). En théorie, ces nouveaux progiciels ont vocation à doter l’entreprise d’un système unique d’information, intégrant dans une seule base toutes les données nécessaires à son fonctionnement, qu’il s’agisse de la production, du commercial, de la logistique, du contrôle de gestion… ou de la G.R.H. Cependant, en pratique, on peut limiter l’intégration à quelques fonctions, voire la réaliser à l’intérieur d’une seule fonction. Pour la fonction RH, l’implantation d’un progiciel intégré signifiera alors la mise en place d’un système unique devant faire communiquer ensemble les données de ses différents domaines : paie, formation, gestion des carrières, etc.