Les précieuses ridicules
Je m'asseyais à table, angoissé, la gorge sèche. J'étouffais, l’air semblait ne plus parvenir à mes poumons ( on se croirait dans un film d’horreur). Les larmes humectaient mes joues fraîches et rosées de sueur, comme à tous les repas depuis un mois. Cela faisait un mois jour pour jour que celui que j’appelai « père » était parti pour le royaume éthéré de nos ancêtres. -Alors Calliope, ça a bien marché l’école aujourd’hui ? J’espère que ton maître, Ounios, n’a pas eu à se plaindre de toi !
Sa voix, ses expressions, son visage me revinrent en mémoire, en même temps que cette phrase qu’il ne manquait pas, chaque soir (a placer mais de manière differente), de me répéter ; des yeux de couleur noisette et des cheveux roux comme les écureuils de la forêt d’Insidiae, se balançaient (pas clair) sur ses épaules en une gracieuse danse. L'antique cité Luña, de ses hautes tours de marbre, l'avait vu naître, tétant sa mère dans ses langes immaculées. Aussi l'avait-elle vu disparaître dans ses cendres noires. Je me souviens, Kolop, la vieille prêtresse, était venue, le regard morne, plein de compassion, vêtue d’une soutane bordeaux cousue de perles et de diamants. Elle avait franchi la porte en laissant entrer la brume humide et les feuilles sèches. Une voix lente et râpeuse comme le sirocco des désert avait marteler ces mots (autre tournure nécessaire) :
-Hier, le dieu des enfers, Fanilass, est venu chercher votre père… C’est une javeline de titane qui a achevé son combat… Juste avant de partir, ses yeux se sont tournés en direction des Loniens en train d’ouvrir leurs portes pour se rendre aux centaures ! ( la mort annoncée arrive trop tôt, fais durer le plaisir J !)
Je fondis (temps non approprié) en larmes en me remémorant cette scène douloureuse ; ma mère suivit mon exemple (mal dit). Les lourdes corolles de sa robe churent ( verbe « lourd ») dans un nuage de poussière et, après un long cri de désespoir, elle m’enlaça de ses ailes protectrices