Les relations entre l'Inde et le Pakistan : de la Décolonisation à la Guerre Froide
INTRODUCTION :
Pour la majeur partie des Britanniques et de la classe mondiale en général, l'Inde au début du XXème siècle n'est en fait qu'une « expression géographique ». A la fin du XIXème siècle, John Strachey, l'administrateur colonial envoyé, est peut-être l'homme le plus adapté par son intérêt et sa connaissance sur le monde indien. Ainsi en 1888, il ouvre plusieurs conférence sur un débat précis : « Qu'est-ce que l'Inde ? ». Il énonce : « Ce pays n'existe pas, et c'est là le premier et le plus important des faits que l'on puisse apprendre sur l'Inde. L’Inde est un nom que nous donnons à une vaste région qui comprend une multitude de pays différents ». En effet, l'Inde ne rassemble pas les caractéristiques ( races, langues, religion et histoire commune ) que pourrait former une nation. L’Inde est divisée. Les différentes religions attestent cette division, par exemple en 1931, il y a 239 millions d'hindous, 78 millions de musulmans, 6 millions de chrétiens et 4 millions de sikhs. Depuis la révolte des Cipayes ( 1857-1858 ) et donc depuis la prise en main de la couronne sur l'East India Company, la communauté musulmane entretient des rapports autonomes avec l'autorité coloniale. Cette politique qui contribue à augmenter un certain fossé entre les communauté prend le sens d'un conflit grandissant. Cela permet à la Grande-Bretagne de se poser en gardienne de la paix et de l'unité interne du subcontinent. Nous le verrons plus tard ( et c'est aussi un des forts enjeux de l'exposé ) que lorsque la puissance anglaise va se retirer au fur et à mesure, en corrélation, la marque coloniale va laisser libre champ à la montée des conflits intra-communautaires. Continuons dans la diversité indienne : elle résulte tout d'abords des mélanges entre les vagues de peuplement successives, par exemple au XVIème, l'arrivé de l'empire Moghol musulman ou des Européens chrétiens. La division