Sun Tzu disait « Garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près » et Poutine l’a bien compris. En effet, les relations sino-russes sont à première vue basées sur la confiance mutuelle : les deux puissances partageant en partie la même vision de l’occident et le besoin d’empêcher la construction d’un monde dirigé par les USA. Les deux puissances ont établi un partenariat stratégique qui repose sur la non-ingérence dans les affaires intérieures, le non recours à la force, la coopération en matière de non-prolifération nucléaire, la complémentarité économique et leurs politiques en matière de droits de l’homme et de démocratie. Cependant, la Russie ne semble pas vouloir se lancer dans ce mariage à l’aveugle. Bien que la Chine devienne l’un de ses partenaires principaux car elle devient un partenaire très influent et une puissance mondiale, le Kremlin reste conscient du danger d’avoir une nation aussi puissante à ses frontières.
Depuis la dissolution de l’URSS, la politique russe a toujours placé le curseur vers l’occident, en partie parce que malgré sa situation géographique largement implantée en Asie, la Russie reste fondamentalement une puissance européenne que ce soit par l’éducation, la culture, l’économie,… mais également parce que dans l’esprit du ministre des affaires étrangère Kozyrev il fallait être l’allié de l’occident pour être reconnu comme une grande puissance, l’orient n’étant pas encore suffisamment développé à l’époque.
Pourtant dans le milieu des années 1990, la politique extérieure russe semble prendre un nouveau tournant sous l’impulsion de son ministre des affaires étrangères Eugène Primakov qui deviendra par la suite le conseiller de Poutine en politique étrangère. En effet, Primakov décide en 1996 de s’éloigner de l’Occident pour recadrer la politique russe vers l’Asie. La nouvelle administration Poutine appuiera par la suite largement cette nouvelle orientation car « Poutine avait mieux compris que les Européens que le futur