Les représentations sociales
En effet, la psychologie sociale située à l'interface de la psychologie et du social, de l'individuel et du collectif paraît la discipline la mieux à même de penser le social comme du cognitif et les propriétés de la cognition comme quelque chose de social relié, outre au raisonnement logique, à l'affectif et au symbolique.
La psychologie cognitive a mis en évidence les propriétés structurales de la représentation. Mais, ses modèles basés sur l'intelligence artificielle (traitement de l'information, stockage…) coupent le processus mental de sa base sociale, psychique et corporelle.
Pourtant, Henri Wallon2 dès 1942 puis plus tard Jean Piaget3 ont démontré l'importance de la base motrice posturale et imitative dans la représentation.
Michel Foucault4, dans une perspective épistémologique et d'archéologie du savoir, introduit quant à lui le concept d'épistémè : il s'agit d'une conception du monde qui rassemble différents paradigmes ou représentations mentales individuelles, relatives à la pratique du monde, l'histoire, la cosmologie… Michel Foucault pense que nous entrons dans une ère nouvelle, qu'il appelle hypermodernité.
Par ailleurs, les travaux analysant les conditions de la compréhension et de l'échange linguistique (John Searle5) postulent un arrière fond culturel, un savoir tacite, des conventions, c'est-à-dire ce qui dans la représentation est social.
Dans une perspective clinique inspirée de la psychanalyse R. Kaes6 articule, quant à lui, dans ses travaux les processus cognitifs, les représentations à l'ordre des désirs et des affects.
Les apports récents de l'histoire (Georges Duby), de la sociologie (Pierre Bourdieu7), de l'anthropologie (Marc Augé8) reconnaissent et explicitent la fonction de la représentation dans la constitution des ordres et des rapports sociaux, l'orientation des comportements