Les révoltes antifiscales au xviie
Si faire un bilan des violences et des actes de répressions en ce qui concerne les révoltes populaires est une tâche abordable, il est beaucoup plus compliqué de reconstituer les opinions et revendications des paysans insurgés, tant les textes sont rares.
En effet, le XVIIe siècle est un siècle traversé par les révoltes et révolutions, surtout en France dont les campagnes sont densément peuplées. Le royaume est puissant, et possède la paysannerie la plus nombreuse des temps modernes. Le développement étatique au début de ce siècle y est marqué par une pression fiscale accrue sous le règne de Louis XIII et le ministère du cardinal de Richelieu. La taille, impôt de guerre instauré au XVe rapidement devenu permanent, a doublé durant la période de la guerre de Trente Ans. Cette guerre de Trente Ans est une suite de conflits armés qui ont déchiré l’Europe de 1618 à 1648, et qu'il faut bien financer par l'augmentation des impôts. Les revenus de l'État augmentent donc sensiblement, mais ce n'est pas sans conséquence pour l'ordre social. Dès 1635, la plupart des villes de Guyenne sont le siège d'émeutes urbaines sanglantes. Leur propagation le long de la Garonne donne l'image d'une « épidémie insurrectionnelle » selon l'expression d'Yves-Marie Bercé. Cependant, l'émeute urbaine est à différencier de la révolte paysanne. De fait, en ville les violences peuvent commencer rapidement et être très sanglantes, les attroupements y sont plus fréquents, mais elles s'achèvent aussi souvent comme elles ont commencé, l'encadrement et les forces répressives étant bien plus présentes dans le tissu urbain. Cependant en campagne, les foules sont plus rares ; il faut d'avantage de temps pour rassembler. La révolte paysanne est donc plus rare que l'émeute urbaine, mais plus grave. Toutefois, il serait faux de penser que la violence ne se manifeste qu'en cas de soulèvement ou d'insurrection. La société moderne est le règne de la coutume