Les réécritures - Jean Anouilh, le chêne et le roseau
Présentation de l'auteur et de l'œuvre :
Ecrivain et dramaturge français, Anouilh est connu notamment pour ses réécritures théâtrales : Antigone, 1944, réécriture moderne de la pièce de Sophocle. Il a également écrit Médée, 1946 et Eurydice, 1942 qui renouvellent les mythes antiques. Il est connu également pour ses réécritures d'un certain nombre des fables de la Fontaine : La cigale et la fourmi, Le chêne et le roseau.
Le contexte de la seconde guerre mondiale et de la Résistance à l'occupation permet de mieux saisir la portée de la pièce Antigone. C'est aussi le cas dans cette fable.
I. Une réécriture de La Fontaine
1. Les personnages
Jean Anouilh reprend les deux personnages de la fable de La Fontaine dans le même ordre : le Chêne et le Roseau. Ces deux personnages sont empruntés au règne végétal et restent une exception. La symbolique est la même : le chêne représente la solidité, la force , la puissance; le roseau représente la fragilité et l'adaptabilité.
2. La construction du récit
La construction du récit est similaire. Chacune des fables débute par la prise de parole du chêne : utilisation du discours direct, même verbe introducteur, pronom et présent d'énonciation.
Dans les deux fables, le roseau répond (vers18 pour La Fontaine/vers7 pour Jean Anouilh). Les répliques s'enchaînent sans la rupture par des éléments narratifs.
L'arrivée de l'orage met fin au dialogue (vers14 pour La Fontaine). La tempête est rapportée au présent de narration. Le dénouement est identique : le chêne est jeté à bas, le roseau survit.
3. Les allusions explicites à la fable originale
Le vers 1 est identique. Il s'agit de placer le lecteur en terrain connu, de susciter un souvenir.
La Fable de Jean Anouilh fait d'emblée référence au genre littéraire de la fable: (vers2) "fable", (vers3) "morale", (vers4) "l'apprendre aux marmots", destinataires habituels des fables allusion du jugement de Rousseau