Si nous sommes reliés à notre environnement, c’est par le biais de stimulus. Grâce à eux, nous disposons des cinq sens qui nous renseignent en permanence sur le monde extérieur. En cela, ils constituent des médiums à la connaissance. Peut-on pour autant dire qu’ils sont suffisants à nous fournir toutes nos connaissances ?
On peut dire que les sens nous apportent des connaissances au sens où ils permettent de façonner notre propre expérience. De fait, ils témoignent de la réalité objective. Au contact de la neige, nous intégrons ce qu’est le froid. A l’occasion d’un coup de marteau manqué, ce qu’est la douleur. D’une certaine façon, ils permettent donc la connaissance. La réalité ne se limite toutefois pas à cela.
Si l’on scrute un ensemble, il deviendra alors impossible dans le même temps de voir une partie de cet ensemble. Imaginons une boîte opaque. Nous la connaissons dans la mesure où nous en discernons ses contours, mais nous ne pouvons l’analyser avec autant de précisions que si nous utilisions un microscope. Les sens ne peuvent donc pas embrasser toutes nos connaissances, ils nous en dissimulent une partie.
Par ailleurs, chacun de nous vit en immersion constante. De fait, de multiples informations sont véhiculées oralement. Prenons l’exemple de l’enseignement. Peut-on dire qu’il permette d’acquérir des connaissances grâce à la sensibilité objective ? Lors d’un cours de science, l’ouïe permet de mémoriser les explications. Les sens se présentent donc bien comme des intermédiaires entre locuteur(s) et récepteur(s). Pourtant, ils ne sauraient se suffirent à eux-mêmes. Ici, la mémoire et l’analyse de l’information jouent un rôle majeur. Par ailleurs, on peut se figurer l’expérience où une substance quelconque serait examinée au microscope. Là encore, les sens ne suffisent pas à pourvoir la connaissance, mais interviennent comme moyen de contrôle et sont en quelque sorte subordonnés au progrès technique que permet la réflexion.