Les stoïciens
Au début du texte, Epictète distingue deux ordres de réalité : les événements « qui ne dépendent pas de nous » et notre jugement « par nature libre ». De la sorte, nous avons un pouvoir absolu sur nos pensées et notre volonté ; savoir bien en user et limiter nos désirs permet de mettre fin à notre servitude, qui, elle, s’avère être le résultat de la confusion des deux ordres cités. Ce texte affirme ainsi une liberté intérieure – que nous nous chargerons d’expliquer –, liberté qui a le pouvoir de juger et se montre comme la condition sine qua non du bonheur.
[...] C’est ce sur quoi nous nous attarderons en dernière partie, de la même manière que cet extrait du Manuel d’Epictète. La dernière partie, la plus longue et la plus riche en enseignements, tire les conséquences des démonstrations précédentes. Le propos d’Epictète débute par « souviens-toi donc que… » ; il s’agit donc d’un enseignement condensé qui relate les principales situations de la vie quotidienne et permet d’œuvrer en vue du Bien et du bonheur. L’auteur insiste sur la cause essentielle de nos tourments et de notre esclavage ; alors qu’il nous a invités à une dissociation en début de texte, Epictète analyse la situation de confusion entre les deux types de réalités évoquées : « Si tu crois libre ces choses qui, de par leur nature, sont esclaves, et propres à toi celles qui sont étrangères ». [...]
[...] Pour terminer, Epictète précise à la fin du texte que « d’ennemi, tu n’en auras point ». L’amitié avec les autres hommes est un bien idéal, une vertu qui