Les totalitarismes
L'expression vient du fait qu'il ne s'agit pas seulement de contrôler l'activité des hommes, comme le ferait une dictature classique : un régime totalitaire tente de s'immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.
Les caractéristiques habituellement retenues pour caractériser le totalitarisme sont : 1. Une idéologie imposée à tous 2. Un parti unique contrôlant l'appareil d'État, dirigé idéalement par un chef charismatique, 3. Un appareil policier recourant à la terreur 4. Une direction centrale de l'économie 5. Un monopole des moyens de communication de masse 6. Un monopole des forces armées[2].
Les origines du concept [
Bien souvent, la genèse du concept de totalitarisme est attribuée à la philosophe Hannah Arendt, alors qu'elle a lieu dans l'entre-deux-guerres. L'adjectif « totalitaire » (« totalitario ») apparut en Italie dès le mois de mai 1923 (on prête parfois son invention à Giovanni Amendola[3],[4], opposant et victime du fascisme). Ce concept fut d'emblée un instrument de lutte politique. Son emploi se répandit de manière péjorative dans les milieux antifascistes italiens. En 1925, les théoriciens du fascisme reprirent de manière opportuniste le terme à leur compte, en lui attribuant une connotation positive. Benito Mussolini exaltait sa « farouche volonté totalitaire », appelée à délivrer la société des oppositions et des conflits d'intérêts[5]. Giovanni Gentile, théoricien du fascisme, mentionna le totalitarisme dans l'article « doctrine du