les trente glorieuses
Une rupture
1974 est l’année de rupture. Fin d’une période de croissance exceptionnelle depuis 1945.
Double conséquence théorique :
- La période précédente est idéalisée : les « trente glorieuses » Fourastié (1979)
- La crise était en germe, Lorenzi Pastré & Toledano (1980)
La vérité est évidemment entre les deux … La crise est un enchaînement de déséquilibres dont certains préexistaient et enclenchée par un choc pétrolier.
Trait marquant : le passage net d’une croissance positive à un PIB négatif pour les économies développées, alors que les anticipations de 1973 restaient positives.
Ex : en France taux de chômage de 2,6 %
Certaines analyses radicales estiment que la crise était inéluctable. C’est le cas des économistes du Club de Rome : le rapport Meadows est publié en 1972. (Prémisse du thème de la décroissance).
Mais il reste remarquable que le phénomène soit aussi massif et aussi généralisé. Ainsi l’étude classique de Carré Dubois & Malinvaud (1972) n’envisageait pas de ralentissement sensible de la croissance. Une crise originale
Notamment par rapport aux crises précédentes : alors que 1929 est liée à une surproduction et à une baisse du prix des actifs, 1974 voit apparaître chômage et inflation … La théorie économique viendra donc apporter de nouveaux éclairages (monétarisme en particulier).
Plusieurs interprétations de la crise sont pourtant avancées :
- Pour les monétaristes, c’est une politique monétaire laxiste qui est à l’origine des déséquilibres
- Pour les keynésiens, le renouvellement du capital nuit à l’augmentation des revenus ; cela entraîne de l’inflation et du chômage et donc une diminution de la demande
- Pour la théorie de la régulation, c’est l’épuisement des gains de productivité et de la norme de consommation qui mettent un terme au régime de croissance
- Pour les schumpeteriens, c’est un changement de dynamique du système économique
- Pour les marxistes, les capitalistes voient leur profit