Les vanités picturales

Hans Holbein le Jeune. Les Ambassadeurs.
1533. National Gallery (Londres).
Flottant près du sol, une forme incertaine qu'on a souvent nommée "l'os de seiche" : il s'agit en fait de l'anamorphose d'un crâne humain. A défaut de cylindre réfléchissant, vous le deviner avec le dos d'une cuillère.
La vanité est une composition picturale baroque apparue en Hollande au début du XVIIe siècle. À l'aide de puissants symboles elle évoque la vanité des choses de ce monde et la fragilité de l’existence : principalement le crâne humain, mais aussi le sablier, la bougie ou l'horloge (qui évoquent la fuite du temps) ; le livre et le globe terrestre (les connaissances) ; un instrument de musique, un jeu de cartes, les dés, la pipe (les joies de l'existence) ; les fleurs (beauté de la nature) ; les fruits (la corruption de toute matière) ; des bijoux, pièces d'orfèvrerie, coquillages précieux (inanité des biens terrestres). Du latin vanus, vain, en référence à l'Ecclésiaste (1:2) : "Vanité des vanités, tout est vanité." Le tableau se présente le plus souvent sous forme de nature morte.
Le sonnet de la mort de Sponde(notion de la mort) :Seul parmi les animaux, l'homme se sait mortel: cruelle certitude qui limite son horizon et l'oblige à composer avec sa propre disparition, comme avec celle des êtres auxquels il est attaché. Pour Platon, la mort est un «beau risque à courir». Dans le Phédon, Socrate définit la mort comme la séparation de l'âme et du corps; délivrée de sa prison charnelle, l'âme immortelle peut librement regagner le ciel des Idées, patrie du philosophe. Épicure tient la mort pour un non-événement, puisque jamais nous ne la rencontrons. Tant que nous sommes en vie, la mort n'est pas; et quand la mort est là, c'est nous qui ne sommes plus. Pour Heidegger au contraire, la vie humaine s'inscrit dans la finitude: «Dès qu'un humain vient à la vie, il est déjà assez vieux pour mourir».
L'évidence de la mort découvre soudain au poète,