Les deux amis de de gaune

26674 mots 107 pages
Les deux amis de BourbonneDenis Diderot
LLeess ddeeuuxx aammiiss ddee BBoouurrbboonnnnee et autres contes
BeQ Denis Diderot
(1713-1784)
LLeess ddeeuuxx aammiiss ddee BBoouurrbboonnnnee et autres contes

La Bibliothèque électronique du Québec
Collection À tous les vents
Volume 158 : version 1.01 2Du même auteur, à la Bibliothèque : Le neveu de Rameau 3Les deux amis de Bourbonne 4 Il y avait ici deux hommes qu’on pourrait appeler les Oreste et Pylade de Bourbonne.
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Il me prit 33envie d’appeler un domestique sous prétexte de quelque commission ; mais je n’en fis rien, et je dis. Ceci n’est pas un conte Il faut avouer qu’il y a des hommes bien bons et des femmes bien méchantes. – C’est ce qu’on voit tous les jours et quelquefois sans sortir de chez soi. Après. – Après ? J’ai connu une
Alsacienne belle, mais belle à faire accourir les vieillards et à arrêter tout court les jeunes gens. –
Et moi aussi, je l’ai connue, elle s’appelait Mme
Reymer. – Il est vrai. Un nouveau débarqué de
Nancy, appelé Tanié, en devint éperdument amoureux. Il était pauvre. C’était un de
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– Le bon Tanié ! – « Et que voulez- vous que je devienne ? » – La traîtresse ! – Vous 35êtes environnée de gens qui cherchent à vous plaire. Je vous rends vos promesses. Je vous rends vos serments. Voyez celui d’entre ces prétendants qui vous est le plus agréable.
Acceptez-le, c’est moi qui vous en conjure.
« Ah ! Tanié, c’est vous qui me proposez »... – Je vous dispense de la pantomime de Mme Reymer ; je la vois, je la sais. – En m’éloignant, la seule grâce que j’exige de vous, c’est de ne former aucun engagement qui nous sépare à jamais.
Jurez-le-moi, ma belle amie. Quelle que soit la contrée de la terre que j’habiterai, il faudra que j’y sois bien malheureux s’il se passe une année sans vous donner des preuves certaines de mon tendre attachement. Ne pleurez pas. –

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