Némo Hoanen Les Français et la République (1789 – milieu des années 1880). « Une nouvelle ère commence ». Voilà ce qu’écrit le poète allemand Goethe, en observant, le 20 septembre 1792, l’armée française, composée de civils hétéroclites, vaincre les armées professionnelles des monarchies européennes, à Valmy. Et en effet, une nouvelle ère commence, l’ère de la République, construite par le peuple comme acteur de l’histoire. Le lendemain de la bataille de Valmy, la Convention, envoyant des messagers …afficher plus de contenu…

Le peuple français n’est alors pas encore convaincu par la république, comme le montre les élections du 23 avril 1848, ou une majorité conservatrice est élue. La république est alors une nouvelle fois proclamée, signe de l’importance donnée au scrutin universel, qui passe devant l’insurrection populaire pour les républicains modérés. Le gouvernement provisoire refuse le drapeau rouge, symbole du sang des ouvriers et des révolutionnaires, et préfère conserver le drapeau tricolore. La dégénération de la manifestation populaire et républicaine du 15 mai 1848 est sévèrement réprimandée, et les leaders de la gauche radical seront emprisonnés, comme Blanqui ou contraint à l’exil, comme Louis Blanc. Les ateliers nationaux sont fermés, et l’apogée de cette répression est menée par le Général Cavaignac, avec l’assassinat de plusieurs milliers d’ouvrier lors des journées populaires …afficher plus de contenu…

On peut aussi expliquer ce vote comme celui des notables et de leur influence sur le peuple rural. Alexis de Tocqueville raconte aller au bureau de vote à cheval, accompagnée de tous ses villageois, qui n’était alors pas protégé du jugement social, l’isoloir n’existant pas. Chez les républicains naît alors la conviction de l’importance de l’instruction du peuple, pour permettre son émancipation. Les Français, en tant que Nation, ne sont pas prêt pour la république, les groupes sociaux sont encore très divisés, les conservateurs dominent, et les républicains souhaitent convaincre le peuple dans son ensemble. Finalement, la IIeme République représente un échec de la république sociale, qui sera rapidement battu par une république plus conservatrice, elle même rapidement condamné a