Les échanges entre les hommes
On conçoit ordinairement les relations d’échanges d’après leur signification marchande : un échange est une relation donnant-donnant, sur le modèle de l’échange des marchandises. Mais les relations d’échange sont multiples entre les hommes. On échange aussi des paroles, des marques d’affection... Se rendre service par exemple, s’entraider : cela a-t-il aussi une signification marchande ? Faut-il voir le profit individuel derrière chacun des actes humains ? Au fond, il s’agit de savoir si l’enjeu des relations d’échanges entre les hommes, c’est un enjeu seulement économique. Quelle est donc la signification des échanges humains ? Les réduire à une signification exclusivement marchande, n’est-ce pas précisément les vider de leur caractère proprement humain ?
I - L’échange économique comme satisfaction mutuelle des besoins.
Définition (économique) de la notion d’échange : céder un bien ou un service contre un autre bien ou service d’une valeur équivalente. L’enjeu est la satisfaction réciproque que chacun a de son intérêt propre à travers l’échange. L’échange est l’activité complémentaire de l’activité de production telle qu’elle est organisée collectivement dans une société, sous la forme de la division sociale du travail. Comme Platon le souligne en effet dans la République, la diversité des besoins explique la constitution de la société humaine, et celle-ci est construite sur le principe de cette division du travail. La production est plus efficace si les activités se répartissent entre travailleurs spécialisés, chacun travaillant à la satisfaction d’un besoin particulier (la nourriture, le vêtement, l’habitation...). L’échange s’organise alors entre ces travailleurs spécialisés. Le besoin est donc au fondement de l’organisation sociale, et ce sont donc, explique Platon, les mécanismes de la production et de l’échange qui forment la base de l’organisation sociale : la