Les évènements de décembre 2008 en grèce - perspectives historiques
Le 6 décembre, la Grèce fait les grands titres des journaux européens : des émeutes ont éclaté dans les principales grandes villes, dont Athènes. Ces émeutes sont relayées différemment selon les médias, et le vocabulaire utilisé pour les décrire est caractéristique. On a ainsi entendu parler de mouvement social, de grèves, d’émeutes, de guérilla, d’insurrection ou encore de terrorisme. La situation semble ne pas être bien connue, et elle admet en effet une complexité qui se pose toujours lors d’évènements similaires. Comme souvent, sont évoqués l’évènement déclencheur ainsi qu’une situation sociale dégradée. Des causes plus profondes ont aussi pu être avancées, qui s’appuient sur l’histoire de la Grèce. Il s’agit donc par le prisme de ces évènements récents de revenir sur une histoire souvent mal connue.
LA CRISE DE DECEMBRE 2008
Des éléments d’analyse ont très véhiculé par la presse grecque mais aussi européenne.
L’évènement déclencheur
Alexis Grigoropoulos, un adolescent de 15 ans est tué par la police le 6 décembre dans le quartier Exarchia. Selon la version officielle, il faisait partie d’un groupe de 30 jeunes qui lançaient des pierres et divers objets contre le véhicule de deux policiers. Mais il ne faisait pas partie de la mouvance d’extrême gauche ou anarchiste très organisée dans ce quartier. En effet, il était très jeune. Certains analystes l’identifient à une catégorie de la population très jeune qui s’ennuie, et s’ « amuse » de cette manière. Pour comprendre les évènements, il faut aussi savoir qu’Alexis Grigoropoulos était issu des classes favorisées, et que toute la population a pu s’identifier à ce meurtre. « C’est comme si c’était le fils du voisin », a –t- on pu lire dans les réactions de la population. De plus Alexis Grigoropoulos a été tué devant des témoins qui ont vu la police tirer volontairement. La police est aussi de manière récurrente critiquée pour des très