Lettre 161 lettres 161
Ainsi, nous nous demanderons en quoi cette lettre esquisse le portrait d’une femme qui …afficher plus de contenu…
La modalité interrogative : « car que ferais-je ici » révèle que vivre sans lui n’a aucun sens. Roxane évoque son décès via une métaphore extrêmement poétique : « mon ombre s’envole » (l 4) Cependant, non sans ironie, elle révèle à Usbek qu’elle a vengé son amant en tuant ses meurtriers. En effet, l’euphémisme : « je viens d’envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges, qui ont répandu le plus beau sang du monde. » (l 4-5) indique qu’elle meurt après avoir assassiné ceux qui lui ont enlevé l’homme aimé. La suite de la lettre se fait plus virulente. Elle use d’une question rhétorique :
« Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m’imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ? » (l 6-7) pour dévoiler l’aveuglement d’Usbek. Persuadé de contrôler les femmes de …afficher plus de contenu…
Il est vrai que la conjonction de coordination : « mais », accompagnée du point-virgule, entraîne un basculement dans le discours de Roxane : « j’ai pu vivre dans la servitude ; mais j’ai toujours été libre » (l 8) En effet, le verbe d’action : « réformer » (l 8) : « j’ai réformé tes lois sur celles de la nature » (l
7-8) offre le portrait d’une femme intelligente, ingénieuse qui a changé les règles du sérail, un lieu où la religion et la politique triomphaient, pour rétablir la nature et donc la liberté : « mon esprit s’est toujours tenu dans l’indépendance. » (l 8) A partir de la ligne 9, Roxane met l’accent sur la comédie qu’elle a jouée