Lettre 48
Les Lumières sont l’époque de la raison que l’homme doit pouvoir utiliser librement pour arriver à une indépendance intellectuelle, morale et spirituelle. Le libertinage s'épanouit dans ce XVIIIème. siècle, revendiquant une liberté par rapport aux bonnes mœurs et à la religion. Choderlos de Laclos, à travers son œuvre épistolaire, Les Liaisons Dangereuses, publié en 1782, met en scène et dénonce les principes du libertinage, par le biais de deux personnages, le Vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil, deux libertins aux mœurs légères qui séduisent et perdent leurs victimes. Le Vicomte de Valmont a quitté le domicile de sa tante Mme de Rosemonde, selon le souhait de Mme de Tourvel. En voyageant vers Paris, il a retrouvé une prostituée, Émilie, dans les bras de laquelle il a passé la nuit. Celle-ci lui sert alors de « pupitre » pour rédiger une lettre d'amour à Mme de Tourvel, envoyée en lecture à Mme de Merteuil pour lui prouver qu'il est toujours un libertin froid et cynique, digne de sa complice. Dans l'extrait qui nous occupe, nous pouvons dès lors nous demander quels sont les principaux enjeux de cette lettre. Nous ferons d'abord apparaître une lettre d'amour adressée à sa destinataire, ensuite une lettre libertine, avant de porter notre attention sur la lettre d'un libertin, reflet d'une époque et servant l'objectif de Choderlos de Laclos.
I – Une lettre qui cherche à séduire
a. Une déclaration d'amour explicite
À la première lecture, nous pouvons voir que cette lettre poursuit la stratégie de séduction de Valmont à l’égard de Mme de Tourvel. À sa demande, il s'en est éloigné, ayant toutefois réussi à l'autoriser de lui écrire. Par le biais de cette lettre, il lui fait alors une déclaration d'amour explicite. Il insiste sur le fait qu’il ne peut rien contre cet amour qu’il éprouve pour elle et qui l’a