lettre a ma fille-idir
Séquence présentée par Jennifer PALERMO aux journées d’information 2013 sur l'épreuve de Français en Bac Pro
PLACE DE L’ŒUVRE DANS LA SEQUENCE
POURQUOI AVOIR CHOISI
CETTE ŒUVRE ? POURQUOI LE CHOIX DE L’ŒUVRE EST-IL
PERTINENT DANS L’OBJET D’ETUDE ?
Dans l’émission Apostrophes présentée par Bernard Pivot, Annie Ernaux est reçue avec Alain Bosquet et Georges-Emmanuel Clancier en 1984 pour la sortie de son livre La Place. Cette émission est consultable sur le site de l’INA.
Dans cette émission, A.E. explique sa démarche d’écriture, celle de retracer à travers la mémoire de son père la mémoire de beaucoup d’autres gens, réhabiliter la culture et le mode de vie des gens simples, dire, sur le ton du simple constat, qu’ils ne sont pas méprisables.
C’est pourtant parfois du mépris qu’elle a pu éprouver, elle, Annie adolescente, quand le fossé s’est creusé avec ses parents.
« Je n’étais pas une enfant double, dit-elle, j’étais une enfant déchirée (…) J’aimais toutes ces choses
qu’aimaient mes parents, mais il fallait que je les laisse au seuil du monde bourgeois (…) On ne parlait plus le même langage ».
Elle se rend compte, et son père aussi, que leurs intérêts sont différents, et il y a dans ce constat une sorte de cruauté. Et paradoxalement : « Je me suis séparée de moi-même en même temps que je me
suis séparée de mes parents ».
« C’est fini. »
C'est ainsi que la mère de la narratrice annonce le décès du père au début du livre.
Mais n’en a-t-on jamais fini avec ses parents, son enfance, ses origines ? Les interrogations mêmes de l’objet d’étude « Identité et diversité ».
Le décès du père semble mettre fin au tiraillement entre les origines et le monde bourgeois, mais provoque une autre déchirure : l’impression d’avoir trahi (épigraphe), trahison qu’on peut tenter de réparer par l’écriture.
C’est donc aussi de l’acte d’écrire dont il est question dans ce livre (L’Homme et son rapport au monde). L’intérêt dans