Lettre à mon pays

18 octobre 2005

C'était un plaisir de t'avoir rencontré lors de notre dernier passage au pays. Te revoir a provoqué des sentiments mitigés en moi dans la mesure où ma première impression a été que les choses commencent à vraiment changer mais après quelques jours, cette impression a pris le large. Nous avons passé sept semaines au pays. Nous avons tous bien aimé revoir la famille même si les circonstances ne se prêtaient pas tellement à fêter la plupart du temps car le pouvoir d'achat des gens est tellement bas. Il parait que le temps arrange bien des choses. Voila la maxime que j'ai retenue de notre visite de sept semaines au pays. Il faut donc laisser le temps faire son œuvre car dans l'apparence (à défaut de la réalité), il y a quelque chose qui semble marcher et fonctionner au pays. C'est d'ailleurs la première impression qu'on a en y arrivant. Les routes sont belles et la capitale a l'air d'être propre à défaut de l'être vraiment. Il y a maintenant des centres d'achat dignes des normes occidentales dans la capitale. Cette impression de prospérité ne résiste d'ailleurs pas longtemps. Lorsqu'on entre en contact avec la population (la vraie et non celle qui ne représente que 1%), cette première impression s'effrite très rapidement. Les gens on perdu beaucoup de leur pouvoir d'achat. Et cela fait très mal car beaucoup de gens ne mangent plus qu'une fois et demie par jour. Qu'attend-on des pauvres gens qui ne mangent plus qu'une fois et demie par jour? Qu'ils meurent pour qu'on réduise le nombre de pauvres à défaut de réduire la pauvreté comme telle? Je suis bien d'accord qu'il n'est aisé ni facile de résoudre des problèmes laissés par plus de quarante ans de gabegie et de népotisme ainsi que d'utilisation de la puissance publique à des fins personnelles. Mais l'entreprise entamée depuis les trois dernières années, malgré beaucoup de volontés de changer les choses, n'a comme effet que l'élargissement de l'écart entre les riches et les