La société du bout du banc
Jeanne-Françoise Quinault du Frêne, dite Quinault cadette (1701-1783), joignit à la réputation d'une excellente actrice celle d'une femme de société pleine d'esprit et d'instruction.
"Plus je la vois, plus je lui trouve d'esprit, de jugement, de délicatesse, de bonne plaisanterie . Je n'ai rien vu de sa force. Je crois cependant qu'elle a un peu des rats, comme on le dit, mais qui n'a pas de déffaut ? Je lui crois le coeur très bon, mais avec dissernement, un peu de prudotterie qui ne lui va point. Quand je dis 'un peu' je suis folle, car c'est à l'exes, et partant ridicule. Voila au naturel ce que j'en vois, et par-dessus tout la plus amusante creature de l'univers."Graffigny vol.3 , p. 158-159.
Le nom donné à cette société à plusieurs hypothèses, ou tentatives d'explications :
-Les invitations étaient rares, alors quand on avait la chance d'y être invité il fallait absolument y aller, même s'il fallait pour cela, devoir se glisser au bout du banc.
-Plus encore, cette expression peut signifier que les gens devaient manger sur le pouce, rapidement et sobrement
Dans tous les cas, il semblerait que cette expression n'ai pas été inventée par Quinault ni par ses invités, puisqu'il existe d'autres occurrences antérieures à ce syntagme. Il s'agirait de faire quelque chose à l'impromptu, de but en blanc (déformation humoristique, sûrement)Dans ce sens, cette société était improvisée, désinvolte, pas de cérémonie en grandes pompes, ni de grande préparation fastueusesIl n'est pas aisé de savoir à quand remonte cette expression. Cette société s'est d'abord appelée " La Campagne", puis "Le Temple" , puis "jeudis" et quand les réunions ont eu lieu le lundi "lundis".C'est pendant l'été 1752, qu'on trouve la première occurrence de l'expression "Bout du banc" dans une lettre de Mme de Graffigny : "Hier on fit de bons contes chez Nicole. Le Bout du banc (c'est ainsi qu'on appelle ces diners la) fut bien bon »
L'apogée de cette société se