Lettre à monsieur de malesherbes
En 1762, Rousseau, quinquagénaire brouillé avec ses anciens amis s’est retiré à Montmorency. Les encyclopédistes dénoncent son attitude comme une attitude de misanthrope, eux qui préconisent pour le philosophe une vie littéraire et sociale active. Rousseau se justifie par quatre lettres adressées à Monsieur de Malesherbes, directeur de la Librairie. Dans la troisième lettre, la plus connue, datant de janvier 1762 alors que Rousseau est malade, il peint un tableau idyllique de sa retraite et justifie un choix de vie où il est heureux. Quelles stratégies particulières adopte Rousseau pour défendre une conception originale du bonheur ? Dans un premier nous pourrions étudier la composition de cette lettre animée par le bonheur de l’écriture puis le bonheur selon Rousseau et enfin le préromantisme mystique de cette page plaidoyer.
I) La composition
-Rousseau manie l’art de persuader 1)-la composition est claire et nette : trois parties (début-« cependant »/ « cependant »-début du second paragraphe/second paragraphe)
2)-dans la première partie, les phrases s’allongent de plus en plus, sont rythmées, lyriques et poétiques (→rimes intérieures). Le rythme est de plus en plus rapide. →crescendo avec cette montée du ton et du rythme.
-à partir de « cependant », le rythme est cassé, les phrases redeviennent plus courtes. Il n’y a plus la douceur des imparfaits.
-le rythme redevient rapide dans la troisième partie.
3)-Rousseau, en décrivant sa vie intérieure répond avec éloquence aux accusations.
-Chaque mouvement se termine en apothéose.
-Il y a une progression dans l’expression du bonheur. Cette page plaidoyer est donc marquée par un mouvement ascendant vers un bonheur de plus en plus épuré.
II) le bonheur selon Rousseau
-Rousseau veut aussi convaincre
1)-Rousseau passe par une