Lettre
1. « Je est un autre »
a) Différenciation, dédoublement
- Sur le romantisme : péremptoire : « on a jamais » (on = critiques). Relations critiques et œuvre qui mettent en évidence l’incompréhension des journalistes : ironie et mépris. Rimbaud ne disserte pas, les phrases sont elliptiques. Mise en évidence du décalage pensée/œuvre (« Les romantiques ? »), la création échappe à son auteur…
- « Je est un autre » : postulat péremptoire et surprenant par le paradoxe : « je », subjectivité et intimité, une différenciation étrange. L’individu est traversé par une pensée qui le dépasse, le poète doit s’en faire le relais, et ne pas se focaliser sur sa propre personne. Lettre à Izambard : « votre poésie subjective sera toujours horriblement fadasse ».
b) Démarche : connaître et cultiver son âme
- Deux illustrations : métaphore musicale : le cuivre, matériau brut (métaphore filée) et son cas particulier (importance du « je ») => le pouvoir de création s’impose et échappe au poète : « je suis né poète, je me suis reconnu poète, ce n’est pas du tout de ma faute » (lettre à Izambard).
« s’éveiller, éclore » : manifestation de l’inconnu, comme de son propre mouvement. « j’assiste à ma… » : dédoublement. « je la regarde, je l’écoute » : deux propositions brèves et parallèle : spectateur, extérieur, attention accrue : le poète se met à la disposition de la pensée.
Pensée = action : « un coup d’archet » contre « symphonie » : caractère involontaire de la création. Un long travail de gestation (« dans les profondeurs ») ou une illumination qui s’impose.
- Définitions des voies d’accès : « veux » : être poète suppose un choix. Rimbaud mène une étude approfondie (champ lexical) dont il est lui-même le principal objet : « âme ». Tâtons : gradation ascendante des verbes. Une connaissance jamais achevée : « doit la cultiver » : injonction.
- Mépris pour ceux qui s’autoproclament (sans être) : égoïsme contre « je est un autre », distance critique.
c) Cultiver