L’existence d’une classe politique est-elle compatible avec la démocratie ? « Corrputio optimi pessima » (la corruption des meilleurs est la pire). Dans sa concision, l'adage latin exprime de façon saisissante la crainte ancestrale que la société ne se délite par le haut, qu’une classe politique cesse de se soucier du bien commun pour se consacrer à la seule défense de leurs intérêts propres, plongeant le pays dans le déclin et l'anomie. Cette situation …afficher plus de contenu…

Personne n’aurait fait les efforts nécessaires pour insuffler une réelle démocratie. Peut-être qu'on a les hommes politiques qu'on mérite ( Chloé Morin, On a les Politiques qu'on mérite – 2022 ). * **Le divorce de la société avec la classe politique est porteur de graves risques pour la démocratie (II.A) qui impose de refonder, au bénéfice de la démocratie, l’alliance entre les peuples et la classe politique (II.B).II.A. Le divorce entre le peuple et la classe politique est porteur de graves risques pour toutes les parties de la …afficher plus de contenu…

Le populisme, c'est toujours les autres. Cela a longtemps été utilisé comme une façon de discréditer les discours. On a commencé à voir des hommes politiques qui revendiquent le terme de populisme (Mélénchon : « Moi populiste ? J’assume »). Ce qu'on appelait populisme, c'est la démocratie authentique, et non pas confisquée par la classe politique. On ne va pas se rallier au populisme pour plusieurs raisons telles que la fragilité du concept de peuple. En faisant l'économie de la médiation, le populisme ouvre la voie à la tyrannie. De plus, le populisme tend à désigner des boucs émissaires individuels aux malheurs collectifs. Enfin, le populisme ne sert pas les intérêts du peuple. Slama oppose populiste et populaire. Le populaire est le social en expansion. C'est l'idée que le peuple peut et doit se hisser à un statut comparable à celui des classes