Libération
Libération, journal de presse quotidienne nationale français a été fondé en 1973 sous l’égide de Jean-Paul Sartre.
Le choix du titre n’est pas anodin : le dictionnaire Le Robert définit le mot libération comme « action de rendre libre ; mise en liberté d’un détenu ; décharge d’une servitude, d’une sujétion, d’un joug ; délivrance d’un pays occupé, d’un peuple asservi. » Reprenant le titre d’un journal de la Résistance dirigé par Emmanuel d’Astier de la Vigerie qui faisait référence alors au dernier sens du mot donné par Le Robert, on sent bien qu’en 1973, il ne s’agit plus de libérer un pays occupé mais de rendre libre un peuple qui vient de connaître Mai 68. A cette époque, la jeunesse mais aussi le monde ouvrier aspirent à des changements profonds. Alors que les travailleurs se sont battus pour de meilleures conditions de travail et plus de démocratie dans les entreprises, les jeunes à l’origine du mouvement protestataire ont revendiqué une plus grande liberté des mœurs et une rupture avec le carcan des valeurs de leurs parents. Il s’agissait donc bien pour eux de se libérer « d’une sujétion, d’un joug » représentés par les valeurs traditionnelles dans lesquelles ils avaient été éduqués comme : la famille, la religion, le travail, l’ordre établi, la patrie. Leurs valeurs à eux se situent du « côté obscur » de la société de leurs parents : liberté d’expression sans tabous, liberté de mœurs, pacifisme, retour à la nature, « peace and love », épanouissement personnel et ouverture aux cultures alternatives en sont des exemples. Le titre du journal apparaît donc comme une bouffée d’oxygène dans le paysage de la presse française puisqu’il va concentrer toutes ces nouvelles aspirations.
Positionné à l’extrême gauche à ses débuts, le journal a pour ambition de donner la parole au peuple. Il évolue vers la gauche sociale-démocrate au début des années 1980 tout en restant un quotidien libertaire.
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