Libérté et justice
On confond généralement la liberté avec la capacité de faire tout ce qui nous tient à cœur, sans en être empêché par qui que ce soit ni par quoi que ce soit. Un animal, par exemple, est dit ” libre ” quant il n’est pas entravé dans ses mouvements. Le cas de la liberté humaine, a prioricomparable, est cependant bien différent. Lorsqu’un animal agit sans rencontrer d’obstacles, il suit son instinct.Il obéit à une loi qui trouve sa source en lui-même, dans sa nature propre. De ce point de vue, on peut estimer qu’il n’est pas vraiment libre, puisqu’il est gouverné par une loi (la loi de la nature) qu’il n’a aucunement choisie. La vraie liberté ne concernerait donc que les êtres humains : il faut disposer d’une volonté, en effet, pour être libre. Mais la réciproque n’est pas vraie : tous les êtres doués de volonté ne sont pas libres, tous les hommes ne sont pas toujours maîtres d’eux-mêmes. Bien souvent, en effet, ils ne font que subir leurs propres désirs. En toute rigueur, un homme n’est libre, sur le plan psychologique, que lorsqu’il prend des décisions un tant soit peu réfléchies. Car c’est la possibilité d’effectuer des choix, voire de renoncer à réaliser nos propres désirs, ou d’en différer la réalisation, qui est le fondement de notre liberté ; en ce sens, la liberté est une possibilité que nous pouvons choisir de ne pas saisir. Le choix de la liberté La liberté implique la conscience de soi : n’étant pas conscient de sa ” liberté ” ; l’animal n’est pas vraiment libre. Seul l’homme peut accéder à la liberté ; pour cela, il est amené à la conquérir dans l’ordre qui lui est propre, dans l’ordre de l’humain. Pour reprendre la célèbre analyse de Hegel, la conscience est conduite à s’opposer à une autre conscience qu’elle affronte afin de s’assurer d’elle-même en s’affirmant : car la liberté n’existe pas véritablement (objectivement) tant qu’elle n’est pas reconnue ; cette exigence de