Damien
A priori, parce que la conscience de l'Homme est mémoire, parce qu'elle nous ouvre à la pensée et à la réflexion, alors cette conscience nous permet de choisir, et, de fait, l'Homme semble dès lors à même de se détourner de la vérité, de se persuader du contraire. Et pourtant, si l'Homme a conscience de la réalité des choses, il semble impossible de pouvoir s'en détourner dans la mesure où il a vu, entendu, ou au moins constaté ce qui a eu lieu. Alors, se mentir à soi-même semble relever de ce qu'on appelle la « mauvaise foi », qui est une conséquence même de l'orgueil, de la fierté, de tout ce qui de près ou de loin découle du péché originel selon la doctrine chrétienne.
I] L'Homme : un être de conscience libre de ses décisions
Si l'Homme peut se mentir à lui-même, alors il semble que ce soit la conséquence de sa liberté de choisir ce qui lui convient.
En effet, l'Homme est-il un être déterminé condamné à agir par instinct et non par raison ? Si l'Homme était déterminé, alors pourquoi serait-il responsable de ses actes ? A fortiori, nier le pouvoir de décision des Hommes, ce serait remettre en cause leur responsabilité au sein de la société, ce serait aussi et surtout aller à l'encontre de sa faculté à user de sa raison. De fait, l'Homme agit certes en fonction de sa volonté, mais sa raison lui rappelle les normes juridiques auxquelles il est soumis, la volonté de l'Homme est « éclai
rée » par la raison. Un Homme n'ayant que sa volonté, ce serait un Homme ne voyant que son intérêt, ce serait le retour à la loi du plus fort, à la loi de la nature. Or, vivre en société, c'est avant tout penser à ceux qui nous entourent. Pour cela, l'Homme est responsable de ses actes, et par sa volonté raisonnée, il est à même de choisir en connaissance de cause. Selon Saint Thomas d'Aquin, l'Homme agit d'après un jugement libre, qui « n'est pas l'effet d'un instinct naturel s'appliquant à une action particulière, mais d'un