Lieux éloignés dans les oeuvres
Les livres sont un excellent moyen pour sortir de son cadre ordinaire. Quand les auteurs évoquent des mondes lointains, le lecteur y est transporté. C'est le cas dans Robinson Crusoé de Daniel Defoe, paru en 1719. Le lecteur est transporté par les aventures du héros éponyme. Au tiers du roman Robinson échoue sur une île déserte et au fil du temps il s'approprie ce lieu. Il en est de même pour le lecteur qui apprend à connaître le lieu grâce aux descriptions et avis du héros. Cela lui permet d'oublier, l'espace d'une lecture, le monde dans lequel il vit. Ce dépaysement intrigue le lecteur à cause des différences avec son monde, et contribue également à son divertissement. Le dépaysement peut être renforcé par un facteur temporel. Le récit est parfois éloigné dans le temps (passé ou présent), comme dans La Machine Infernale de Jean Cocteau, réécriture de l'œuvre de Sophocle Œdipe Roi retraçant le mythe d'Œdipe. Le récit se déroulant au cinquième siècle avant Jésus Christ, le lecteur est confronté à un écart temporel conséquent et découvre une autre civilisation, régie par d'autres mœurs. De même, l'éloignement dans le temps peut avoir lieu pendant le déroulement d'une œuvre. C'est le cas dans Le désert des Tartares de Dino Buzzati où un militaire nommé Giovanni Drogo reste sans vraiment savoir pourquoi au fort Bastiani pendant trente ans au lieu des quatre mois initialement prévus. Le temps lui