Limites des politique de réduction des inégalités
Le bilan qu'on peut dresser aujourd'hui, pour la France, en matière d'inégalités oblige à constater que, si ces politiques ont des effets non négligeables, elles se révèlent fragiles et laissent subsister de profonds clivages économiques et culturels qui mettent à mal le principe démocratique de l'égalité des chances.
1. Des inégalités toujours fortes
Les constats les plus récents sur l'évolution de la répartition des revenus, en France, sont inquiétants : d'une part, les écarts de revenus, après avoir suivi une tendance pluri-décennale de réduction, semblent aujourd'hui augmenter de nouveau, de même que les écarts de patrimoine, dont on sait que la « fourchette » est encore plus ouverte que celle des revenus. D'autre part, le taux de pauvreté (60 % du revenu médian), après avoir connu une baisse spectaculaire depuis une trentaine d'années, lui aussi tend à augmenter au cours des dernières années (13 % environ de la population, ce qui concerne environ 8 millions de personnes).
2. Une redistribution en partie neutralisée
L'une des premières limites de l'action publique contre les inégalités réside dans la sélectivité insuffisante des mécanismes de la redistribution. La structure globale de la fiscalité française, par exemple, avec une part très importante de la TVA (plus de 40 % des recettes fiscales) est au total assez peu progressive : la TVA, ne s'appliquant que sur la partie consommée du revenu, pèse en effet relativement plus sur les revenus modestes que sur les hauts revenus, en partie dirigés vers l'épargne. Un très grand nombre de « niches fiscales » atténuent d'autre part fortement le caractère progressif de l'IRPP et de l'ISF.
Par ailleurs, les prestations sociales ne sont pas toutes versées « sous condition de ressources » (allocations familiales), et le bilan cotisations/ retraite perçue est bien plus favorable pour les cadres que pour les ouvriers, ou pour les employés, notamment en raison