Linguistique interactionnelle
La linguistique interactionnelle que nous développons étudie les énoncés en tant qu’ils s’inscrivent dans le discours en contexte interactionnel et dans la séquentialité de l’échange conversationnel. Elle tient compte du fait que les locuteurs utilisent la position séquentielle des énoncés — la position de leur énoncé tant par rapport à ce qui précède qu’à ce qui va suivre — pour configurer leurs énoncés, en particulier sous le rapport de l’implicite et de l’explicite et qu’ils disposent de nombreuses ressources pour contextualiser leurs énoncés (marques prosodiques, syntaxiques, etc.). Nous avons engagé une réflexion théorique et méthodologique sur la possibilité de reprendre les acquis empiriques de l’analyse conversationnelle dans le cadre d’une conception ethnographiquement située de la cognition (Fornel et Quéré, 2001; Fornel, Quéré et Ogien, 2001).
Sur le plan international, nous participons à la structuration européenne du domaine de la linguistique interactionnelle. Notre approche s’inscrit aussi dans le cadre de l’anthropologie linguistique, qui constitue un domaine qui connaît un véritable renouveau, particulièrement aux Etats-Unis, grâce à la jonction théorique et empirique du courant d'ethnographie des langues vernaculaires et du paradigme interactionniste et conversationnel. Le PRI Anthropologie et linguistique de l'EHESS que nous coordonnons avec Francis Zimmermann a permis de développer un milieu de recherches et d’initiatives dans ce domaine. Thèmes de recherche
1) Intonation et organisation séquentielle de la conversation.
Il s’agit de promouvoir l’étude de la relation intonation/actions conversationnelles. Dans le prolongement de l’analyse des tons finaux en français développée dans Beyssade et al. (2003), Fornel et al. (2005), Marandin et al. (2006), on examine dans quelle mesure il est possible d’élaborer une classification qui ne croise pas seulement ton final, type syntaxique et valeur illocutoire de l’énoncé, mais qui