Litterature et société
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Renvoyé spécial
C
’est avec beaucoup d’émotion et un peu d’appréhension que Cheikh Fall, réfugié politique sénégalais vient passer un séjour à Nice, une ville qu’il visite pour la première fois et qui l’a déjà conquis. Emu donc de se retrouver devant deux classes d’élèves qui lui rappellent son métier d’enseignant qu’il a exerce pendant huit ans dans son pays « Ca me rappelle les jours où j’étais devant mes élèves » dit-il une fois l’interview commencé. Une interview durant laquelle Cheikh rappellera son attachement à notre beau pays, qu’il l’accueilla le mardi 6 Mai 2009 à la maison des journalistes « Je suis francophone, je suis francophile, j’aime la France », a-t-il répété plusieurs fois.
Aidé par Reporter Sans Frontière, c’est un véritable enfer qu’a vécu l’homme, une véritable humiliation qu’a subi le journaliste.
Journaliste, il ne l’a donc pas toujours été. C’est un beau jour de 1998 que Cheikh comprit le contact permanent qu’il avait avec la population en tant qu’enseignant. Il voyait donc autour de lui des personnes en grande difficulté, des femmes notamment qui à cause de mauvaise infrastructures sanitaires accouchaient et décédaient ensuite. « J’ai été témoin de cela » nous clame alors le refugié en colère « J’ai décidé [alors] de faire avec passion mon métier de journaliste », poursuit il.
Avec passion oui, dans l’Observateur, pour la presse écrite ainsi qu’à la radio. Et ce sur des sujets sensibles, parfois lourds comme la santé, le développement social, l’aspect religieux dans le discours politique notamment les lobbies maraboutiques.
Les marabouts, le détournement de l’aide publique : des sujets sur lesquels Cheikh Fall n’hésitera pas à écrire des articles ou chroniques qui déplairont fortement au pouvoir. Des sujets brulants au Sénégal sur lesquels il écrit aujourd’hui un livre, la démocratie en sursis, à paraitre